Le présent corpus de textes contient 518 documents provenant du comté de Provence, dans le sud de la France actuelle, entre 1382 et 1480, qui tous, textuellement ou de manière indirecte, livrent la teneur de suppliques présentées par des communautés, des plus grandes villes comme Marseille, Arles ou Aix-en-Provence, jusqu’aux petits villages, aux comtes de Provence leurs princes souverains. Ces comtes appartiennent à la dynastie des princes d’Anjou, issus en ligne directe de Louis d’Anjou (mort en 1384), frère du roi de France Charles VI : Marie de Blois, veuve de Louis et régente au nom de son fils Louis II, Louis II lui-même (1389-1417) puis ses fils Louis III (1417-1434) et René (1434-1480) Les suppliques présentées par les communautés n’ont survécu, dans leur forme originale, que de manière tout à fait exceptionnelle. La présente base de données n’en contient que deux, très tardives (documents 517 et 518). Les lettres données en réponse à ces requêtes, cependant, par les princes ou par leurs officiers, permettent de connaître la teneur des suppliques auxquelles elles donnent réponse. Dans certains cas, la teneur de ces lettres reprend en le reformulant dans un langage de chancellerie le contenu des suppliques reçues (exemple, document 251). Dans d’autres cas, plus intéressants, les lettres princières transcrivent textuellement les suppliques avant de formuler les réponses (exemple, document 168). Ces suppliques, enfin, peuvent être simples, c’est-à-dire qu’elles ne portent que sur un seul sujet (exemple, document 9) ou capitulées, c’est-à-dire qu’elles contiennent deux ou plusieurs articles, auxquels sont donnés autant d’articles en réponse. De telles lettres peuvent être très longues, contenant jusqu’à 80 articles (document 103). Sauf rares exceptions (documents 351 et 376), les suppliques comme les lettres données en réponse sont rédigées en latin, qui est la langue habituelle de la chancellerie et de l’administration des comtes de Provence jusqu’à la toute fin du Moyen Âge.