La Supplique Politique
Projet dirigé par Michel Hébert, subventionné par le CRSH (Développement Savoir, 2015-2020). Aux derniers siècles du Moyen Âge en Europe occidentale, le dialogue entre les princes et leurs sujets passe par différents canaux. L’émergence des assemblées représentatives et parlementaires, dans presque tous les territoires, facilite les échanges entre des pays qui se constituent progressivement en véritables États et leurs princes respectifs. À un niveau plus local, les communautés urbaines et villageoises entament elles aussi un dialogue alimenté par leurs propres préoccupations. Ce dialogue passe par la voie de pétitions et de requêtes, le plus souvent qualifiées de suppliques, auxquelles les princes apportent des réponses qui établissent ou réforment les normes du droit, corrigent les abus des officiers dans l’exercice de leurs fonctions ou simplement accordent des grâces en forme « miséricordieuse » pour pardonner certains crimes, pour surveiller la moralité de leurs sujets ou pour soulager leur détresse dans des situations de guerre, d’épidémie ou de famine. Rassemblées en une base de données aisément accessibles, ces suppliques constituent un corpus témoignant bien de la production, de la réception et de l’utilisation d’une littérature politique décidément ancrée dans la résolution de questions pratiques affectant la vie quotidienne des populations urbaines et rurales. Cette base de données accompagne la publication de l’ouvrage de Michel Hébert, Supplier le prince (1382-1460). L’État angevin et les communautés provençales, Paris, Classiques Garnier, 2025 [ISBN 978-2-406-18705-9].